AUGUSTE NICOLAS TREMONT (1892-1980)
Auguste Nicolas Trémont (1892-1980), connu sous le nom d'Auguste Trémont, est un artiste luxembourgeois qui s'est illustré comme peintre, sculpteur et médailleur, avec une spécialisation dans la sculpture animalière, en particulier des grands félins. Après une enfance au Luxembourg, il s'installe à Paris en 1909 pour suivre des études à l'École nationale des Arts décoratifs. Durant la Première Guerre mondiale, alors qu'il se trouve en visite au Luxembourg, il est surpris par le conflit et, en tentant de rentrer à Paris par la Suisse, est arrêté et emprisonné par les forces allemandes près de la frontière suisse. Libéré, il revient au Luxembourg où il travaille jusqu'en 1918 dans une aciérie à Dudelange. Ce travail lui permet de dessiner des ouvriers métallurgistes en pleine action, et de tisser des liens avec Aloyse Meyer, future présidente de l'Arbed. Ses œuvres de cette période, intégrées dans la collection de la Ville de Dudelange, témoignent de cette expérience industrielle.
À la fin de la guerre, Trémont retourne à Paris pour étudier à l'École des Beaux-Arts, où il se consacre d'abord aux portraits, aux vues de Paris et aux natures mortes. Sa fréquentation régulière du Jardin des Plantes, avec ses nombreux animaux, l'incite à se tourner vers la sculpture animalière, qu'il choisit pour sa complexité, déclarant plus tard : « parce que c'était la tâche la plus difficile ». En 1924, il réalise ses premières sculptures de ce type. Les années suivantes, en particulier la fin des années 1920 et le début des années 1930, sont parmi les plus productives de sa carrière. C'est durant cette période qu'il crée les deux grands lions en bronze qui ornent aujourd'hui l'entrée de l'hôtel de ville de Luxembourg.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Trémont reste à Paris, puis retourne au Luxembourg à la fin du conflit, où il crée plusieurs monuments commémoratifs pour les victimes de la guerre. Il revient ensuite à ses premières amours, peignant des natures mortes à l'huile et des portraits. En 1927, il est l'un des cofondateurs du Salon de la Sécession du Luxembourg, plus par amitié avec d'autres artistes que pour des raisons esthétiques.
Ses œuvres ont été exposées dans différentes galeries d'art parisiennes, notamment dans celles d'Edgar Brandt et de Malesherbes.